Un peu d'histoire

La station de Valfréjus a récemment fêté ses 40 ans, jeunesse toute relative car elle existait bien auparavant sous un autre nom : Arrondaz (ce nom vient du petit hameau d'alpage situé sur le plateau, à droite du Téléski des Chalets).

En effet, à la fin des années 60, la ville de Modane décidait d'implanter une station de ski, partant du fond de la vallée (1050m) et arrivant sur le plateau d'Arrondaz (2200m).

Deux très longs télésièges furent construits. Le premier partait derrière l'église de Fourneaux et arrivait au "Bétet" lieu dit du petit village du Charmaix rebaptisé à présent Valfréjus. Cet endroit est devenu le cœur actuel de la station. Le second télésiège a été récemment démonté (été 2004) et longeait, presque de bout en bout, le premier tronçon du télécabine. Les Modanais qui connurent ces télésièges et leurs vieux sièges aux assises en plastique rouge ou jaune se souviendront des 45' de montée, parfois dans le vent et la neige, emmitouflés dans des couvertures que nous prêtaient les perchmans, et qui ne suffisaient pas à stopper le froid !

A l'époque, la route du Charmaix (actuelle route de Valfréjus) n'était pas goudronnée et n'était pas déneigée l'hiver...ce qui nous permettait de redescendre jusqu'à Modane en ski.

Arrivés à Arrondaz, nous n'avions que peu de pistes à notre disposition, les téléskis étaient composés de cannes à enrouleur et étaient plutôt lents, mais cela suffisait à faire notre bonheur. Il y avait :

  • Le téléski des Granges (du départ de l'actuel téléski des Pigniers, jusqu'au restaurant "La Bergerie")
  • Le téléski de La Challe (non loin du tracé de l'actuel téléski de La Challe mais plus pentu)
  • Le téléski du Col (départ identique au télésiège 6 places actuel mais arrivée au col d'Arrondaz)
  • Le téléski de L'Ascenseur qui permettait de remonter du départ du téléski du Col pour rejoindre l'autre versant de la station
  • Puis arrivèrent Roche 1 et Roche 2, Le Seuil et les Pigners qui n'existante plus aujourd'hui !

 

En été, avant la création de Valfréjus, il n'y avait que trois solutions pour monter à Arrondaz :

  • à pied, cela va de soi
  • par la route du Lavoir, qui passe par le fameux "Pas du Roc", puis par le Col d'Arrondaz pour redescendre sur le plateau
  • par une piste qui serpente sous le télécabine et qui servait, en hiver, à remonter les engins de damage après avoir damé la piste des Souches.

 

Il va sans dire que les Jeeps et les tout premiers 4x4 avaient parfois du mal à grimper. Il fallait parfois accrocher l'engin à un arbre à l'aide du treuil et d'un câble, ou encore s'asseoir sur les garde-boue des roues avant pour accentuer la pression. De l'aventure, mieux qu'à Kolanta !

Il fallait avoir le coeur bien accroché lors des descentes en Jeep, sous une pluie battante, quand, dans les virages serrés, les roues passaient parfois en dehors de la piste. Merci encore à notre "ange gardien".

L'été, c'était (et c'est encore) le berger et ses centaines de moutons, la cueillette du Génépi (c'est toléré !), les marmottes qu'on épiait près de leur trou, la course pour savoir qui arriverait le premier tout en haut de la montagne en face des chalets d'Arrondaz, l'apprentissage du tir à la carabine de foire, la cabane installée dans la cave voûtée d'une des ruines du hameau et son vieux poêle qui nous enfumait.

C'était surtout la vraie vie, les week-end au grand air, autour des chalets d'altitude.